La Russie a opposé son onzième veto sur la guerre en Syrie, le deuxième en deux jours, à un texte appelant au renouvellement technique pour un mois, du mécanisme d’enquête conjoint (JIM) de l’ONU.
Cette position scelle le sort d’une organisation dont le mandat expirait samedi à 5 heures et qui était chargée d’identifier les responsables d’attaques chimiques en Syrie, où Moscou soutient les forces du président syrien Bachar al-Assad.
Même débarrassée de son poids politique, la Russie a maintenu sa position face à la résolution sur le renouvellement du JIM. Ce projet était porté par le Japon. La résolution a été approuvée par 12 pays sur les 15 pays membres du Conseil de sécurité.
Comme la Russie, la Bolivie a voté contre alors que la Chine s’est abstenue. Jeudi déjà, l’ONU avait connu un double échec dans ses tentatives de prolonger d’un an le mandat des enquêteurs à cause du refus de la Russie.
La Russie avait d’abord fait usage de son veto, le dixième concernant le dossier syrien, sur un projet de résolution des Etats-Unis avant que son propre texte ne soit rejeté faute de majorité suffisante (9 voix) parmi les 15 membres du Conseil. Moscou n’a pas accepté que les experts du JIM accusent leur allié Damas d’être responsable de l’attaque chimique de Khan Cheikhoun qui avait fait plus de 80 morts le 4 avril dernier.
En campant sur ses positions, la Russie semble surtout éviter que le régime de Damas ne se présente en position de faiblesse aux pourparlers inter-syriens qui reprennent dans dix jours à Genève.
Les réactions à la position inébranlable de la Russie étaient nombreuses. L’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Nikki Haley a accusé Moscou de «faire perdre son temps» aux Nations unies et l’ambassadeur français, François Delattre a dénoncé un «veto particulièrement grave lourd de conséquences pour la lutte contre les armes chimiques».
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