Près de 800 personnes, essentiellement des migrants originaires d’Erythrée et du Soudan menacés d’expulsion par le gouvernement israélien, ont manifesté jeudi matin, dans le sud d’Israël.
La manifestation s’est tenue devant la prison de Saharonim, à la frontière avec l’Egypte, où sont incarcérés depuis mardi dernier, les 18 premiers migrants arrêtés dans le cadre du plan d’expulsion israélien.
Les manifestants se sont fait entendre en frappant dans leurs mains au-dessus de leurs têtes en scandant qu’ils n’étaient pas des criminels mais des réfugiés qui étaient là pour demander l’asile.
La solidarité envers les migrants interpelés ne s’est pas limitée à la manifestation. Les 750 occupants du centre de semi-détention de Holot, dont 150 sont sous le coup d’une procédure d’expulsion, observent une grève de la faim en plus de la manifestation.
Certes, la mise en place du plan du gouvernement israélien avait été annoncé, mais les protestataires dénoncent la brutalité dont font preuve les autorités.
Cette manifestation est la première mobilisation d’envergure des migrants depuis l’application d’une nouvelle politique migratoire controversée mais certainement pas la dernière. Une nouvelle manifestation est déjà prévue samedi soir à Tel-Aviv et pourrait, selon la police, rassembler 5.000 personnes près de la gare routière, quartier où vivent de nombreux Africains.
Le gouvernement israélien entend refouler près de 40.000 Africains, des Erythréens et des Soudanais pour la plupart, entrés illégalement sur le territoire israélien et qui n’ont pas de demandes d’asile en cours d’instruction ou dont la demande a été rejetée.
Ces derniers ont le choix entre un départ dit “volontaire” vers un autre pays ou une incarcération pour une durée indéterminée. La politique d’accueil des migrants d’Israël n’était déjà pas réputée être des plus ouvertes. Sur les 15.400 demandes d’asile de migrants africains enregistrées à ce jour, moins de la moitié ont été traités et onze seulement ont reçu une réponse favorable.
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