Le site du tombeau du Christ dans la ville sainte occupée d’Al Qods a été fermé dimanche dernier, en protestation contre des mesures fiscales prises par le gouvernement israélien.
Dimanche, sur le parvis du Saint Sépulcre, Théophile III, le patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, Nourhan Manougian, son homologue arménien orthodoxe et Franceso Patton, le custode de Terre sainte (supérieur de l’ordre catholique des Franciscains) ont annoncé dans un communiqué conjoint cette décision à l’issue des traditionnelles liturgies dominicales, assurant que le Saint-Sépulcre restera fermé jusqu’à nouvel ordre.
Ils ont déclaré ouvertement que cette décision inhabituelle, a été prise en réaction à “la campagne systématique contre les Eglises et les communautés chrétiennes de Terre sainte” menée par le gouvernement d’Israël.
La Ville de Jérusalem a récemment décidé d’appliquer la taxe municipale d’habitation (Amona) sur les biens commerciaux des Eglises qui, jusqu’alors, bénéficiaient d’une exemption fiscale, instaurée depuis l’époque ottomane.
Les Eglises se retrouvent désormais dans l’obligation de payer des arriérés de paiement établis à 152 millions d’euros. La Custodie de Terre sainte, gardienne des lieux Saints pour l’Eglise catholique, a déclaré qu’elle s’est vue réclamer le paiement de 170.000 euros, soit l’équivalent de sept années de taxes impayées.
Si les chefs religieux ne sont pas fondamentalement opposés au paiement de cette taxe, ils récusent surtout la méthode employée par la municipalité de Jérusalem qui a entrepris de geler les comptes bancaires de plusieurs Eglises et parfois d’y saisir de l’argent.
Mais les responsables chrétiens entendent aussi protester contre un projet de loi qui devait justement être examiné le 25 février par le Comité ministériel israélien sur la législation qui octroierait à l’Etat un pouvoir d’expropriation sur tout bien foncier ecclésial situé à Jérusalem, et qui aurait été vendu à des sociétés privées depuis 2010. Si ce projet de loi est voté, les chefs religieux redoutent “l’expropriation des terres de l’Eglise” catholique.
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