L’allemand Daimler annonce la suspension de ses activités en Iran

Le groupe allemand Daimler, le numéro un mondial de la voiture haut de gamme et des camions, a annoncé hier mardi «cesser jusqu’à nouvel ordre» ses activités en Iran en raison des sanctions économiques américaines rétablies le jour même contre la république islamique.

Daimler nourrissait pourtant des ambitions pour le marché iranien. Un porte-parole du groupe a confié à l’agence AFP, que dans son projet d’expansion, Daimler prévoyait notamment la fabrication et la vente de camions Mercedes dans le cadre d’un partenariat avec des entreprises locales.

Si une évolution moins favorable que prévue de l’économie iranienne et de son marché automobile a été avancée pour justifier la suspension des activités du groupe allemand dans ce pays, c’est plutôt le rétablissement des sanctions américaines de manière unilatérale qui est à l’origine de cette décision.

Les nouvelles sanctions de Washington comprennent des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des mesures pénalisantes sur les achats dans le secteur automobile et l’aviation commerciale, qui avaient été levées après la signature de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 avec les grandes puissances et dénoncé en mai dernier par Donald Trump.

En 2016, après la levée de la plupart des sanctions économiques imposées à l’Iran, Daimler avait signé des lettres d’intention avec deux groupes iraniens pour revenir rapidement dans le pays, où il était présent de 1953 à 2010.

Ce sont donc, des temps bien troubles que traverse Daimler qui a déjà rabaissé ses estimations de profits pour 2018 en raison de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

Ses ventes de SUV Mercedes-Benz sont moins nombreuses que prévu, avec des coûts plus élevés, qui ne seront pas pleinement répercutés sur les consommateurs finaux en raison des nouvelles taxes à l’importation de voitures américaines en Chine.