Oxfam contre « l’accaparement des terres »

Jeudi dernier, l’ONG Oxfam a publié un rapport dénonçant le phénomène de « l’accaparement des terres ». Selon le document, à daté de 2001, 227 millions d’hectares dans le monde sont concernés par ces transactions foncières à grande échelle impliquant des investissements internationaux.

En Afrique, à l’instar de l’Ouganda, en Amérique du Sud, notamment, au Guatemala, et en Asie avec, entre autres, l’Indonésie, des investisseurs internationaux ne font qu’acquérir des terres. Cette tendance s’est encore plus accentuée avec certains facteurs dont la constante hausse de la population mondiale et le changement climatique. En effet, incessamment, la planète comptera neuf milliards de bouches à nourrir, ce qui fait des lopins de terre fertile de précieux placements. En outre, la sécheresse, qui est déjà responsable d’une famine sans précédent en Afrique de l’Est, ne fait qu’empirer la situation. Ainsi, les investisseurs internationaux, croyant avoir trouvé le moyen de juguler ces crises à venir, mettent une pression incroyable aux pays en développement. « Le rythme des transactions foncières est aujourd’hui sans précédent », commente le responsable d’Oxfam France, Jean-Cyril Dagorn, avant de poursuivre en estimant que « cette main basse sur les terres a des conséquences catastrophiques pour les populations, et compromet tout développement ».

Cette dernière allégation, le rapport d’Oxfam l’a bien illustré. D’après son contenu, 22 500 ougandais ont été contraints par les autorités locales à laisser leurs terres à une compagnie forestière britannique, se retrouvant, du coup, dans le dénuement total.                Par ailleurs, au cœur de la sécheresse dans le Corne de l’Afrique, une autre ONG, Survival International, dénonçait récemment l’expropriation de 90 000 éthiopiens de leurs 245 000 hectares de terres, désormais destinées à un vaste projet agricole. Pourtant, « l’arrêt des accaparements de terres doit être une priorité pour les gouvernements, les organisations internationales et les investisseurs », pense M. Dagorn. Et, « les réglementations actuelles doivent garantir la consultation et le traitement équitable des populations locales, le respect des normes internationales applicables dans le cadre des négociations foncières des investisseurs », conclue-t-il. Malheureusement, cela n’est, pour l’instant, qu’un idéal.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise