Dans une allocution télévisée hier soir, le président iranien Hassan Rohani a annoncé avoir ordonné l’abandon de toute limite à la recherche et au développement en matière nucléaire, après avoir conclu à l’échec temporaire d’une médiation française pour amorcer un dialogue entre Téhéran et Washington.
Cette annonce fait également allusion aux restrictions importantes dans le domaine des centrifugeuses, élément clef du cycle d’enrichissement de l’uranium. Hassan Rohani a dit vouloir doter le pays de tout ce dont il a « besoin pour l’enrichissement » de l’uranium.
Cette décision vient sanctionner le manque de résultat de la récente tentative diplomatique emmenée par le président français Emmanuel Macron pour tenter d’éviter que l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015 à Vienne ne vole en éclats.
Les mesures annoncées par Hassan Rohani sont la « troisième phase » d’un plan de réduction des engagements iraniens lancé en mai en représailles à la décision prise par les Etats-Unis un an plus tôt de se retirer de l’accord de Vienne. L’Iran est déjà revenu sur certaines restrictions à son programme nucléaire qu’il avait consenties, augmentant ses stocks d’uranium enrichi au-delà de la limite fixée par l’accord, et enrichi ce minerai à un niveau prohibé par ce texte, soit plus de 3.67%.
Et le 7 juillet, l’Iran avait donné 60 jours, jusqu’à ce jeudi, aux autres Etats parties à l’accord, à savoir l’Allemagne, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie, pour l’aider à contourner les sanctions américaines qui paralysent son économie, sous peine de le voir s’affranchir d’autres obligations.
Dans sa médiation, Paris a tenté d’offrir à l’Iran une ligne de crédit de 15 milliards de dollars pour lui apporter une partie de la bouffée d’oxygène financière que l’accord de 2015 était censé lui procurer, mais que les sanctions américaines lui ont retirée.
Ce montant correspond à environ un tiers des exportations iraniennes d’hydrocarbures en 2017, et les fonds avancés grâce à la ligne de crédit en cours de négociation seraient remboursés via des ventes futures de pétrole. Mais Washington avait douché les espoirs de cette initiative en excluant toute dérogation à ses sanctions afin de faciliter l’octroi d’une ligne de crédit à l’Iran.
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