L’ONU plaide pour la poursuite de l’aide humanitaire aux syriens à travers la frontière

Le Conseil de sécurité de l’ONU est actuellement en train de négocier pour renouveler un dispositif d’aide humanitaire en Syrie, mais se heurte à une opposition de la Russie. 

Selon un rapport de son secrétaire général remis récemment au Conseil de sécurité, l’ONU estime qu’il n’y a «pas d’alternative» à la poursuite d’une aide humanitaire en Syrie à travers les frontières et lignes de front. 

Quatre points de passage transfrontaliers, deux via la Turquie, un par la Jordanie et un par l’Irak, sont actuellement utilisés par l’ONU pour acheminer son aide et l’ouverture d’un cinquième point via la Turquie, à Tel Abyad, est en discussions. 

Ce nouveau point de passage figure dans le projet de résolution porté par l’Allemagne, la Belgique et le Koweït, responsables au Conseil du volet humanitaire dans le dossier syrien. Or, la résolution sur ce dispositif arrive à expiration le 10 janvier. 

L’Allemagne, la Belgique et le Koweït préconisent un renouvellement de la résolution pour un an. Le département des Affaires humanitaires de l’ONU est favorable à cette extension de points de passage via la Turquie, également réclamé par Ankara, alors qu’un besoin nouveau a été créé avec les opérations militaires turques menées depuis l’automne dans le nord de la Syrie. 

Mais sur ce point, le Conseil de sécurité se heurte à des vues opposées de la Russie. Moscou aurait transmis, dès lundi, à ses partenaires du Conseil de sécurité un contre-projet de résolution dans lequel elle propose la suppression de deux points de passage parmi les quatre actuels, considérant que la situation a changé sur le terrain avec des reprises territoriales du régime syrien. 

La situation humanitaire en Syrie s’est aggravée en 2019. Et selon un rapport des Nations unies, l’aide humanitaire apportée chaque mois par les agences des Nations Unies, inclut de la nourriture pour environ 4,3 millions de personnes et des traitements médicaux pour plus de 1,3 million de personnes à travers le pays. 

Mais au total, ce sont 11 millions de personnes qui continuent d’avoir besoin d’aide dans le pays. Et la situation menace de s’aggraver avec la menace d’une offensive militaire d’envergure autour d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, un bastion qui échappe encore au contrôle du gouvernement de Damas et où vivent quelques 3 millions de personnes.