Emprisonné pour avoir réalisé un clip moqueur à l’égard du président égyptien, Chadi Habache, 24 ans, est décédé dans sa cellule d’une prison au Caire, pourtant ses proches n’ont cessé d’alerter ces derniers mois, sur son état de santé.
Ce jeune réalisateur était détenu depuis deux ans dans la prison de Tora, à la suite du tournage de la chanson « Balaha ». Véritable succès sur les réseaux sociaux en mars 2018, celle-ci avait été interprétée par un autre jeune ressortissant égyptien, qui, depuis, a pu trouver refuge en Suède.
En fait, « Balaha » est le nom d’un personnage d’un célèbre long-métrage égyptien, caractérisé par ses multiples mensonges. Au pays du pharaon, toute la population avait compris qu’il s’agissait du sobriquet du chef d’Etat, Abdel Fattah al-Sissi, au pouvoir depuis 2014.
Ainsi la chanson est censurée, mais cela ne l’empêche pas d’atteindre plus de cinq millions de vues sur YouTube. Chadi Habache est alors interpellé, puis condamné pour appartenance à une organisation illégale et diffusion de fausses nouvelles.
Le jeune vidéaste était souffrant depuis l’automne dernier. Mais le gouvernement n’a pas daigné lui donner accès à des médecins. Les causes précises de son décès demeurent inconnues à ce jour. « J’ai besoin de votre soutien pour ne pas succomber, je meurs lentement », avait écrit Chadi Habache en novembre dernier, dans un message parvenu à des militants des droits humains. La société civile a demandé en vain à avoir accès à lui et à ce qu’il soit relâché dans les plus brefs délais.
Quelques jours avant sa mort, Chadi Habache a été brièvement hospitalisé. Reconduit dans sa cellule vendredi, il est décédé au cours de la nuit suivante.
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