Le trafic d’objets de l’antiquité provenant d’une Irak gangrenée par l’insécurité et la corruption est florissant sur Internet. Certains objets vieux de quelques milliers d’années peuvent être faciles à retrouver et même à acquérir sur la toile, au risque d’alimenter ce commerce illicite.
A titre d’exemple, la « tablette sumérienne en terre cuite » et appartenant «à un gentleman de Sussex», dans le sud-est de l’Angleterre, est proposée à près de 645 euros (774 dollars) sur le site liveauctioneers.com.
D’après ce portail web, l’article, sur lequel apparaissent quelques traces d’écriture cunéiforme – l’écriture la vieille du monde -, «faisait partie d’une collection appartenant à un résident de Londres», avant 1992.
Néanmoins, ce n’est pas évident d’être sûr que cette pièce n’a pas été récemment volée en Irak, où se situait l’empire de Sumer au quatrième millénaire avant Jésus-Christ.
En effet, ce pays, où vivaient Sumériens, Assyriens et Babyloniens, est un excellent lieu de contrebande qui prolifère grâce aux nombreux sites archéologiques.
«Nous n’avons pas de statistiques sur le nombre d’antiquités qui ont fait l’objet de contrebande » provenant d’Irak, a déclaré le directeur du Conseil irakien des Antiquités et du Patrimoine, Laïth Majid. Mais la corruption et l’arrivée sur le sol irakien, de milices de diverses affiliations, ont encouragé ce trafic très lucratif.
D’ailleurs, le groupe Etat Islamique (EI) s’y est adonné entre 2014 et 2017, lorsqu’il contrôlait d’importantes parties du territoire irakien, selon un spécialiste européen en sécurité s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
D’après un rapport de l’ONG Global Initiative Against Transnational Organized Crime paru l’an dernier, «sur les revenus annuels de l’EI, estimés à entre 2,35 et 2,68 milliards de dollars, 20 millions de dollars provenaient du trafic d’antiquités et de la taxation » des contrebandiers, en 2015.
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