Corruption en Irak : La justice américaine dénonce le manque de transparence d’Ericsson

La justice américaine juge « insuffisants » les renseignements qu’Ericsson lui a communiqués dans l’affaire d’éventuelle corruption en Irak, comportant des soupçons de pots-de-vin à l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI), a fait savoir mercredi le groupe suédois. 

Déjà mise à mal en raison de cette affaire ces dernières semaines, l’action d’Ericsson chutait de plus de 10 % dans les premiers échanges à la Bourse de Stockholm.

Ce dossier avait été dévoilé le mois dernier avant la publication, dimanche dernier, d’une grande enquête de presse menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). 

Ce dernier a fait état d’une enquête interne du numéro 2 mondial de l’équipement télécom jamais rendue publique, constatant des faits de possible corruption durant plusieurs années dans les activités d’Ericsson en Irak, dont des paiements suspects pour du transport routier dans des zones contrôlées par l’organisation djihadiste EI.

Entre 2011 et 2019, les contrôleurs du groupe ont relevé a posteriori «des violations graves de ses règles de conformité légale et de l’éthique des affaires du groupe», avait reconnu l’entreprise suédoise en mi-février avant que l’enquête ne soit rendue publique. 

En décembre 2019, Ericsson a versé un milliard de dollars à la justice américaine pour mettre un terme aux poursuites dans une affaire de corruption dans cinq pays suivant un accord transactionnel.

Le géant suédois des télécoms a assuré le mois dernier avoir déjà communiqué à l’époque, à la justice américaine, les conclusions de son enquête interne sur ses activités irakiennes. 

Toutefois, « le Département de la Justice (DoJ) a informé Ericsson mardi 1er mars que les informations transmises par l’entreprise sur son enquête interne sur l’Irak entre 2011 et 2019 étaient insuffisantes », a indiqué la société suédoise dans un communiqué.

Par ailleurs, le DoJ a estimé qu’Ericsson a enfreint l’accord transactionnel de par son manque de transparence dans les investigations depuis sa conclusion fin 2019. 

En réaction, l’entreprise a dit «être en communication» avec le ministère américain de la justice dans ce dossier, estimant qu’«à ce stade, il est prématuré de prédire l’issue » de cette affaire.