Luanda entre faim, peur et chaos : quatre morts et plus de 500 arrestations après la grève des taxis

Luanda s’est réveillée ce mardi sous tension, au lendemain d’une journée marquée par des violences, des pillages et une paralysie presque totale des transports et du commerce. La grève des taxis, déclenchée après l’augmentation du prix des carburants, a dégénéré. Le gouvernement a confirmé quatre morts et plus de 500 arrestations.

Craignant une aggravation de la situation, de nombreux habitants se sont rués sur les rares commerces ouverts. Feliciano Lussati, jeune professeur, explique : « Les gens agissent par faim, pas par raison. La situation est précaire, les salaires stagnent, et tout devient plus cher. »

Selon lui, les pillages sont le résultat du désespoir : « Personne n’irait saccager un magasin juste pour voler, s’il n’avait pas faim. » Malgré le calme apparent dans son quartier, il est resté chez lui, inquiet pour les jours à venir.

Dans la ville, stations-service fermées, taxis à l’arrêt, barricades de poubelles, commerces détruits, et hommes armés en civil circulant dans certains quartiers. Dans la zone de São Paulo, habituellement animée, seuls quelques vendeurs ambulants osaient s’aventurer.
Maria, marchande de rue, raconte avoir marché jusqu’à son point de vente, faute de taxis : « Hier, on n’avait rien à manger. C’est seulement aujourd’hui que j’ai pu me nourrir. »

Moisés Francisco, commerçant, a rouvert sa boutique après l’avoir fermée par crainte de pillages : « Ce matin, les gens cherchaient du pain partout. Hier, ils n’ont rien pu acheter. » Il estime que les revendications sont légitimes, mais condamne les violences : « Ceux qui pillent empêchent aussi les commerçants de vivre. C’est un recul. »
Alors que les rues de Luanda restent marquées par les stigmates des émeutes, l’issue de la crise dépend désormais de la réponse du gouvernement.

 

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