
À Chiúre, dans le sud de la province de Cabo Delgado, au Mozambique, Faque Mário, 20 ans, reçoit pour la première fois depuis plusieurs jours un sac de riz et des haricots, distribués par des agences humanitaires à l’école des Coqueiros, où il a trouvé refuge.
« Je vais donner à maman, elle est malade. Elle va être très reconnaissante, elle souffre beaucoup », dit-il, après avoir fui avec sa mère les attaques d’un groupe armé affilié à l’État islamique, qui a frappé sa localité, Chiúre Velho, jeudi dernier.
Depuis cette attaque, environ 3 500 familles ont été déplacées dans la région, la plupart accueillies dans deux écoles converties en centres d’hébergement temporaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM) y distribue riz, haricots et huile à chaque famille enregistrée, tandis que d’autres agences comme l’OIM et l’Unicef apportent des kits d’hygiène, des ustensiles de cuisine, des moustiquaires, des vêtements et une assistance médicale.
Selon les Nations Unies, plus de 34 000 personnes ont été déplacées entre le 20 et le 25 juillet à Chiúre, Ancuabe et Muidumbe, à la suite d’une série de nouveaux assauts.
Les habitants fuient à pied, sans rien emporter, abandonnant leurs champs de manioc, pois et maïs — des biens désormais pillés ou brûlés par les groupes armés.
Comme Faque, Pascoal Francisco, 25 ans, a tout perdu. « C’est la deuxième fois que nous fuyons. Nous avons laissé notre nourriture sur place. Notre richesse, c’est la terre », témoigne-t-il.
Malgré le choc, beaucoup envisagent déjà un retour, faute d’alternative. « Là-bas, j’ai mes bananiers, ma canne à sucre, mes noix de cajou… », soupire Carlos Mendes, 60 ans, qui vient de tout abandonner, pour la seconde fois en un an.
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