
Le parti EFF (parti d’opposition populiste Economic Freedom Fighters, de gauche radicale) s’est insurgé ce 27 aout contre une décision d’un Tribunal sud-africain qui a jugé son leader, Julius Malema, «coupable d’appel à la haine pour ses propos tenus lors d’un rassemblement en 2022, et au cours duquel il avait dit à ses partisans qu’ils ne devaient « jamais avoir peur de tuer »».
Lors d’un rassemblement en 2022, Malema avait évoqué une altercation survenue deux ans auparavant entre des membres de son parti EFF et des parents blancs, dans une école accusée d’avoir organisé une soirée dansante réservée aux blancs. Le bouillant Julius Malema avait alors lancé à ses partisans que «tuer fait partie d’un acte révolutionnaire, et vous ne devez jamais avoir peur de tuer».
Saisie par la Commission sud-africaine des droits de l’Homme, une juridiction civile a donc jugé que les propos de M. Malema «constituaient un discours d’appel à la haine (…) car ils démontraient une intention claire d’inciter à la violence et de promouvoir ou de propager la haine».
Ces propos étaient une «incitation à tuer les hommes blancs qui avaient participé à l’incident de 2020 et à répondre violemment à un comportement raciste», insiste le jugement rendu public ce 27 aout.
Et qui condamne seulement J. Malema et l’EFF «à rembourser les frais de justice engagés par les demandeurs». Le parti EFF a ainsi annoncé qu’il fera appel de ce jugement, soutenant que l’interprétation de cette juridiction «dépouille le discours de son contexte politique, historique et idéologique».
«Le Tribunal a ignoré la nature de l’événement, qui était une assemblée politique où la théorie révolutionnaire, les stratégies et l’histoire sont discutées, et elle a traité le discours comme s’il s’agissait d’un ordre opérationnel direct visant à commettre un meurtre», a commenté le parti EFF dans un communiqué.
J. Malema a longtemps suscité la controverse en Afrique du Sud par sa rhétorique radicale et son interprétation de la chanson controversée anti-apartheid «Kill the Boer, kill the farmer (« Tuez le Boer, tuez le fermier »)». Il est un transfuge de l’ANC (au pouvoir depuis le 27 avril 1994).
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