Les autorités camerounaises ont révisé le bilan des violences qui ont éclaté après la réélection du président Paul Biya pour un huitième mandat. Selon le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, 16 personnes ont été tuées et plus de 800 manifestants interpellés lors des troubles qui ont secoué plusieurs villes du pays fin octobre.
Ces violences ont éclaté après la proclamation des résultats donnant Paul Biya vainqueur avec 53,66 % des voix, un score immédiatement contesté par son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, qui continue de revendiquer la victoire. Des manifestations ont alors éclaté à Douala, Yaoundé, Garoua et dans d’autres localités, avant d’être sévèrement réprimées par les forces de l’ordre.
Selon le ministre Atanga Nji, plus de 150 individus armés auraient attaqué une brigade de gendarmerie et un commissariat de police « dans l’intention d’assassiner les forces de maintien de l’ordre ». Il accuse des « fauteurs de troubles instrumentalisés » par des acteurs politiques d’avoir cherché à déstabiliser le pays.
Mais plusieurs organisations de la société civile contestent ce bilan officiel. Pour Philippe Nanga, coordinateur de l’ONG Un Monde Avenir, le nombre réel de victimes serait plus élevé. Il dénonce également des entraves à l’accès aux hôpitaux pour les blessés et l’arrestation de nombreux militants de l’opposition.
Alors que la tournée du ministre se poursuit dans les régions touchées, le climat politique reste tendu. Paul Biya, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 1982, n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations de fraude et de répression excessive.
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