Mali : Mariam Cissé, la voix de Tonka réduite au silence par les jihadistes

L’assassinat brutal de la bloggeuse malienne Mariam Cissé continue de susciter une onde d’indignation et de colère à travers le pays. La jeune femme, suivie par plus de 95 000 abonnés sur TikTok, a été exécutée publiquement à Tonka, dans la région de Tombouctou, le vendredi 7 novembre. Son enlèvement la veille dans le village d’Echel aurait été le prélude à un acte de terreur signé, selon les habitants, par les jihadistes du Jnim, affiliés à al-Qaïda.

Mariam Cissé filmait le quotidien de sa ville : les marchés, les danses, les visages, les couleurs du Nord malien. Ses vidéos, empreintes de joie et d’humour, sont aujourd’hui devenues des symboles de résistance. Après son exécution, son nombre d’abonnés a explosé, transformant sa page en mémorial numérique où se mêlent douleur et fierté nationale.

« C’était une belle joie assassinée », témoigne, bouleversée, Fatouma Harber, fondatrice du collectif Doniblog. « Ce crime a été commis pour nous faire peur, pour nous faire taire. »

Les raisons de son exécution restent floues. Était-ce son soutien affiché à l’armée malienne ? Ou le fait qu’elle ait filmé par inadvertance des combattants jihadistes dans le marché d’Echel ? Pour beaucoup, Mariam Cissé a été tuée pour avoir osé parler, filmer et espérer.

À Tombouctou, les hommages se multiplient. « Son assassinat a réveillé un sursaut patriotique », confie le bloggeur Ismaël Yattara, dit Champion. « Mariam est devenue un symbole de courage. Nous portons sa mémoire et appelons à la paix. »

Lundi 10 novembre, les autorités locales ont remis une aide à sa famille, saluant une jeune femme « tombée pour la liberté et la vérité ».

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