Pour Washington, la paix entre la RDC et le Rwanda n’est qu’un volet d’une stratégie bien plus vaste : sécuriser l’accès américain aux minerais critiques congolais et réduire la domination chinoise. Lors de la signature des accords à Washington, Donald Trump a été explicite : les États-Unis veulent envoyer leurs grandes entreprises extraire terres rares et cobalt, dans un partenariat présenté comme mutuellement profitable.
La stratégie de sécurité américaine de 2025 confirme cette lecture : le tandem RDC–Rwanda est considéré comme la clé de la stabilité régionale et de futurs investissements dans l’énergie et les minerais stratégiques. L’accord bilatéral signé avec Kinshasa engage la RDC à garantir un accès stable et prioritaire aux acteurs américains. D’ici un mois, le gouvernement congolais doit fournir une liste d’« actifs stratégiques » – gisements, minerais, zones d’exploration – destinée à alimenter une réserve stratégique installée en RDC, assurant à Washington un approvisionnement durable.
Les États-Unis cherchent aussi à remodeler les corridors d’exportation. Ils veulent détourner une partie du cuivre et du cobalt congolais des routes menant à l’océan Indien, donc à la Chine, au profit du corridor ferroviaire Sakania–Lobito, soutenu conjointement par Washington et Bruxelles. L’accord impose des quotas progressifs d’exportation via ce corridor.
La DFC prépare, de son côté, de lourds investissements : une participation dans une coentreprise pour mieux commercialiser cuivre et cobalt, ainsi qu’un financement potentiel d’un milliard de dollars pour réhabiliter la ligne Dilolo–Sakania, maillon clé du corridor Lobito.
Kinshasa, principale source d’importations minières de la Chine, affirme vouloir diversifier sans se détourner de Pékin. Reste un défi : convertir cette rivalité sino-américaine en véritable opportunité de développement, grâce à des réformes et une gouvernance renforcée.
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