Libye : La présence qatarie fragiliserait-elle le pouvoir en place ?

Après la fin de la mission de l’OTAN en Libye, c’est l’Emirat du Qatar  qui prendra en charge la poursuite des opérations, n’est pas bien perçue. Par certains libyens tout d’abord, mais également par des Occidentaux.

Le rôle du Qatar en Libye a pris de l’envergure puisque d’un soutien logistique et aérien au début de l’intervention militaire, l’émirat sera à la tête d’une alliance militaire de 13 pays comprenant la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis  dont la mission consistera principalement à la maîtrise des armes en circulation dans le pays et à la formation d’une armée nationale dans le but de sécuriser le pays et la région. Mais derrière la façade d’entente cordiale entre les alliés dans la lutte qui a conduit à la chute du régime Kadhafi et qui œuvrent maintenant à la reconstruction nationale, la politique qatarie ne fait pas l’unanimité. Le président français Nicolas Sarkozy s’est plaint à l’émir du Qatar Hamad bin Khalifa au début du mois d’octobre dernier du soutien militaire et financier que l’émirat accordait aux combattants libyens les plus islamistes. Par ailleurs, de nombreux membres du CNT ainsi que le représentant de la Libye auprès de l’ONU se sont publiquement plaint de l’ingérence qatarie dans les affaires libyennes.

L’on parle de 400 millions de dollars versés par l’émirat du Qatar en faveur des ex-rebelles libyens, avec une nette préférence pour les plus islamistes. Libyens et Occidentaux craignent que cette politique ne fasse qu’accroître les tensions déjà fortes entre les divers courants qui gèrent la période post-Kadhafi, au grand dam de cette démocratie et de cette reprise économique que le peuple libyen espère tant.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise