Libye : Le traité d’amitié avec l’Italie remis en question

Au sortir d’un entretien hier avec Domenico Giorgi, le chef du département « Pays méditerranéens et Moyen-Orient » au ministère des Affaires étrangères italien, Mohamed Abdelaziz, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, a annoncé la remise en question par son pays du traité d’amitié qui le lie avec l’Italie.

Conclu le 30 août 2008 entre les dirigeants des deux pays de l’époque, Silvio Berlusconi et Mouammar Kadhafi, ce traité d’amitié prévoit le refoulement en Libye des migrants qui atteignent l’Italie en provenance de Libye, mais également des investissements italiens en Libye en guise de dédommagement pour la période coloniale. Ces investissements s’élèvent à 5 milliards de dollars et comprennent la construction d’une autoroute littorale de 1 700 kilomètres pour un montant de 3 milliards de dollars. Mohamed Abdelaziz a néanmoins tenu à préciser que ce n’étaient pas tous les points du traité d’amitié avec l‘Italie qui étaient remis en question par la Libye, les deux pays s’accordant toujours sur un certain nombre d’entre eux, sans plus de détail.

Attendu demain jeudi 15 décembre 2011 à Rome, Moustapha Abdeljalil, le président du Conseil National de Transition devra reprendre les discussions avec le gouvernement de Mario Monti qui a succédé à celui du « Cavaliere » Silvio Berlusconi.

Cette décision de remise en cause du traité, qui veut illustrer la rupture de politique adopté par le nouveau régime Libyen d’avec celui du Colonel Mouammar Kadhafi intervient alors que, pour la première fois, le CNT est l’objet d’une manifestation de protestation. Des milliers de libyens sont descendu hier mardi dans les rues de Benghazi, berceau de la rébellion libyenne, pour réclamer plus de transparence sur ses activités et sa composition.

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