Syrie : La liberté d’action des Observateurs de la Ligue Arabe contestée

Commencée mercredi, la mission des observateurs de la Ligue Arabe en Syrie suscite déjà l’inquiétude quant à sa pertinence, auprès de l’opposition syrienne mais également de nombreuses capitales occidentales.

Burhan Ghalioun, le dirigeant du CNS (Conseil National Syrien) déplore les conditions de travail des observateurs. Il est vrai que le protocole d’accord signé le 19 décembre dernier a accordé une liberté totale de communication aux observateurs de la Ligue Arabe sous couvert d’une coordination avec le gouvernement syrien avec néanmoins une interdiction d’accès aux « points militaires sensibles ». Et c’est dans ces points qu’Human Rights Watch affirme qu’ont été transférés 400 à 600 détenus d’une prison d’Homs pour les soustraire aux regards internationaux. Mais l’Etat syrien n’est la seule victime des critiques cette semaine. Les observateurs en font également les frais. Tout d’abord de par le choix du chef de la mission, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al—Dabi, ancien chef du renseignement soudanais que certains accusent d’avoir formé des milices responsables de massacres au Darfour. Ensuite, les observateurs sont également accusé de jouer le jeu du pouvoir syrien en ayant refusé de visiter un quartier de Homs particulièrement touché en l’absence d’officiels militaires.
L’opposition syrienne, l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme), Paris et Washington ont fait part de leurs craintes de voir les observateurs dresser un rapport biaisé de la situation réelle dans le pays. Ces craintes ont été renforcées par une déclaration de la mission qui affirmait qu’en dépit d’un petit désordre, la situation n’avait rien d’effrayant et était même plutôt rassurante.

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