Le rapport publié le 9 février dernier par Amnesty International sur les fournitures d’armes par la Chine, la Russie et la Biélorussie au Soudan semble avoir bougé les choses puisque des négociations sous l’égide de l’ONU sont désormais prévues en juillet prochain à New-York pour arriver à un traité international sur le commerce des armes classiques, un commerce qui a généré, en 2009, 401 milliards de dollars. Ce serait une première mondiale si ces discussions aboutissaient.
De la Russie vers la Syrie de Bachar al-Assad, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France vers plusieurs pays du printemps arabe tels que la Libye, l’Egypte ou le Yémen, des ONG internationales parmi lesquelles Amnesty International, le CCFD-Terre solidaire et Oxfam France, ont apporté de nombreuses preuves au fil des années que les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU ont à plusieurs reprises fourni en armes des régimes qui s’en sont servi contre leurs propres populations. Ces fournitures d’armes, parfois en violation d’embargo comme dans le cas du Soudan ont lieu principalement à cause du manque d’encadrement et le vide juridique qui caractérisent actuellement le commerce des armes.
Enormément d’espoirs sont fondés sur les discussions de juillet prochain puisque plus de 150 Etats y prendront part dont les principaux exportateurs d’armes que sont les Etats-Unis, la Russie, l’Allemagne et la France. Les ONG à l’initiative du projet espèrent que le texte qui sera adopté, en plus d’un contrôle public sur les importations et les exportations d’armes, empêchera toute transaction en cas de risque de violations des droits de l’Homme. Elles manifestent également des craintes face à des tentatives d’affaiblissement de ce texte, comme la proposition des Etats-Unis que les munitions y soient exclues.
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