Jordanie : A qui profite le dispositif anti-missile ?

Un expert militaire au Moyen-Orient a annoncé des préparatifs de la part de la Jordanie pour déployer au Nord de son territoire quatre batteries antimissiles Patriot. Ce dispositif aurait pour objectif la protection du territoire jordanien, bien évidemment, mais également la protection d’Israël contre des attaques aériennes à partir de la Syrie.
Disposant d’un moyen de contrer d’éventuels tirs de missiles en provenance de la partie occidentale du territoire syrien grâce à un système de protection sur sa frontière nord avec le Liban, Israël est par contre exposé à des attaques qui proviendraient de zones plus à l’Est de la Syrie, une faiblesse qui pourrait être compensée par le dispositif jordanien.
L’inquiétude israélienne provient du fait qu’en mai 2011, Rami Makhlouf, un cousin influent du président Bachar al-Assad avait menacé qu’en cas de pressions trop fortes sur le pouvoir syrien, celui-ci se retournerait contre l’Etat hébreu, inquiétude prise d’autant plus au sérieux que la Syrie fabrique depuis quelques années déjà des Scud et des missiles M-600 de conception iranienne et d’une portée d’environ 300 kilomètres. Les anti-missiles Patriot que la Jordanie compte acquérir viendront d’Allemagne avec la bénédiction des Etats-Unis qui avaient vendu ce système de défense anti-aérien à la République fédérale au lendemain de la guerre du Golfe en 1990.
L’initiative jordanienne, même si elle a pour vocation première la protection du royaume hachémite, rassure donc Israël étant donné que la Jordanie est alliée des Etats-Unis au Proche-Orient et signataire d’un traité de paix avec Israël. Mais l’éventualité d’une protection de l’Etat hébreu devrait grandement déplaire à sa population composée aux trois quarts de Palestiniens qui y avaient trouvé refuge après les guerres israélo-arabes de 1948 et de 1967.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise