Le prince Salmane ben Abdel Aziz devrait logiquement succéder au titre de prince héritier d’Arabie saoudite à son frère Nayef ben Abdel Aziz, décédé samedi en Suisse à l’âge de 79 ans.
Pour le pays, la succession ne devrait pas s’accompagner de changements radicaux. Le prince Salmane, actuellement ministre de la Défense devrait adopter la même ligne de conduite que son frère. A la tête du ministère de l’Intérieur pendant 37 ans, le prince Nayef a joué un grand rôle dans la préservation de la sécurité du royaume. Il a supervisé la lutte contre Al-Qaïda et n’a jamais hésité à sévir de manière ferme contre toute forme d’opposition à la dynastie. Il a toujours adopté une position dure à l’égard de l’Iran et de la minorité chiite du royaume et ses relations avec les milieux religieux orthodoxes étaient bonnes. Le prince Salmane a toutefois la réputation d’être plus ouvert que son frère Nayef, pour le plus grand bonheur des Etats-Unis qui ont toujours trouvé ce dernier trop proche des religieux
Avec le décès du prince Nayef, c’est la deuxième fois en huit mois que l’Arabie saoudite change de prince héritier après le décès du prince Sultan des suites d’une longue maladie. Cette instabilité qui ne joue pas en faveur des réformes souhaitées par plusieurs franges de la population, notamment les jeunes et les femmes. Et ça ne devrait pas s’arranger puisque le prince Salmane, âgé de 76 ans, est lui-même déjà souffrant. Tout comme l’est le roi Abdallah, âgé de 88 ans, qui est apparu très affaibli aux obsèques de son frère le prince Nayef. La succession se déroulant entre les fils du roi Abdelaziz, le fondateur de l’Arabie moderne mort en 1953, il faudra vraisemblablement attendre la génération de ses petits-fils pour retrouver une certaine stabilité au niveau du pouvoir.
Poster un Commentaire