La banque britannique Standard Chartered (SCB) a été accusée hier lundi par l’autorité de régulation de l’État de New-York d’avoir dissimulé pendant au moins une décennie des transactions avec l’Iran d’une valeur d’environ 250 milliards de dollars. Elles lui auraient permis de rafler au passage plusieurs centaines de millions de dollars de commissions.
L’accusation à l’encontre de la banque britannique repose sur plus de 30 000 pages de documents comprenant des courriers électroniques internes à SCB accablants pour la banque. C’est ainsi que l’on apprend que la filiale new-yorkaise de SCB a servi, de janvier 2001 à 2007, de vecteur de transit à environ 60 000 paiements différents en toute sécurité au bénéfice de pays, entités et individus frappés de sanctions. SCB est en outre accusé d’avoir falsifié ses documents financiers et d’avoir fait obstruction à l’action gouvernementale pour éviter des sanctions fédérales, exposant par la même occasion le système financier américain aux terroristes, trafiquants d’armes et autres trafiquants de drogue.
En pointe dans le contrôle de l’application des mesures de rétorsion à l’encontre de l’Iran en raison de son programme nucléaire supposé belliqueux, le ministère américain du Trésor ne s’est pas encore prononcé sur le cas de SCB. Il s’est simplement contenté de rappeler la fermeté avec toutes les violations de sanctions étaient traitées. Le ministère du Trésor a réalisé ces dernières années plus d’un milliard de dollars d’amendes et de saisies confiscatoires. SCB doit s’expliquer le 15 août prochain sur ces infractions qui, si elles s’avèrent fondées, devraient lui coûter sa licence d’exploitation dans l’État de New-York.
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