Suite à de lourdes pertes, El pais a décidé de se séparer du tiers de son personnel. Pour ce faire, le quotidien espagnol a élaboré un plan social à l’attention de ses employés.
Selon certaines indiscrétions, le journal prévoit de réduire son effectif de 150 personnes sur 466 salariés. Cette mesure va particulièrement concerner « les rédactions de Madrid et de Barcelone », avait annoncé vendredi dernier la direction du journal. Elle va également proposer aux employés « des préretraites » entre autres. Par ailleurs, une « baisse de salaires » est également mentionnée sur la feuille de route. Ainsi, même ceux qui seront retenus ne s’en tirent pas indemnes. En effet, les finances d’El pais ne sont pas au beau fixe depuis près de 5 ans. Depuis 2007, le quotidien a essuyé 200 millions d’euros (250 millions de dollars américains) de perte. Malgré ces contre-performances à répétition, le journal gardait toujours son effectif inchangé : dans un organe de presse où la rémunération moyenne est de 88 000 euros (110 000 dollars américains) l’année, le poids des pertes a fini par se faire ressentir. Bien que plausibles, ces explications n’ont pas convaincu les salariés qui, de leur côté, ont immédiatement décidé d’entamer une grève. Ils ont également voté une motion de défiance contre le patron d’El Pais, Juan Luis Cebrian. Les employés fustigent la mauvaise gestion de ce dernier et, aussi, ses émoluments colossaux. M. Cebrian aurait gagné 13 millions d’euros (17,5 millions de dollars américains) l’année dernière.
Derrière les tensions qui secouent El Pais, c’est tout un secteur qui agonise. Depuis la crise financière internationale en 2008, 7 901 journalistes espagnols se sont retrouvés sans emploi. Plus alarmant, cette perte d’emploi est survenue, pour 3 039 d’entre eux, au cours de cette année. Pour preuve, El Mundo, l’autre grand quotidien espagnol, avait également annoncé la réduction progressive de son effectif de 130 personnes.
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