Syrie : reconnaissance pour la coalition de l’opposition

Réunis hier lundi à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont unanimement reconnu la coalition de l’opposition syrienne comme le « représentant légitime » du peuple syrien, emboîtant le pas aux monarchies du Golfe, à la France et à la Turquie. Ils souhaitent dorénavant le voir avancer sur la voie de la démocratie, en collaboration avec l’émissaire international Lakhdar Brahimi.

La nouvelle Coalition syrienne sera basée en Egypte, selon son président Ahmad Moaz Al-Khatib, où elle devrait tenir une réunion d’ici une dizaine de jours. Elle réunit 14 groupes dont le puissant CNS (Conseil National Syrien). La reconnaissance de l’Union européenne implique de nouvelles attentes de la coalition nouvelle. La première d’entre elle est l’établissement d’un programme politique pour se poser définitivement en alternative crédible au pouvoir de Bachar al-Assad. Elle a pour cela été invitée par les ministres européens à se rapprocher Lakhdar Brahimi, le représentant spécial de l’ONU et de la Ligue arabe. Mais cette toute nouvelle instance syrienne ne fait pas encore l’unanimité sur la scène internationale. Déjà la ligue arabe a introduit une première nuance dans sa reconnaissance de la nouvelle coalition comme le représentant légitime de « l’opposition » syrienne. De plus, Liwaa al-Tawhid et le Front al-Nosra, les deux plus importants groupes armés qui combattent à Alep, dans le nord du pays, ont rejeté la Coalition, lui préférant un Etat islamique.

Sur le terrain, les combats se poursuivent et menacent chaque jour de déborder sur la Turquie voisine. Ankara s’apprêterait d’ailleurs à demander à l’OTAN de déployer des missiles Patriot le long de sa frontière avec la Syrie. Depuis mars 2011, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, entre la révolte populaire et le conflit armé, la révolution aurait fait plus de 39 000 morts.