Les mollahs iraniens envisageraient de profiter du refus de la Suisse de s’aligner sur l’embargo total décrété par l’Union européenne en juillet dernier sur le pétrole iranien pour en développer l’exportation ainsi que l’importation de biens européens.
Une réunion secrète se serait tenue le 17 octobre dernier à Téhéran pour explorer ces éventualités. Le programme nucléaire iranien qu’ils soupçonnent belliqueux et surtout le manque de coopération des autorités iraniennes avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique a conduit l’ONU, les pays européens et les Etats-Unis à adopter une série de sanctions à l’encontre de la République islamique. Celles de l’ONU sont relativement limitées en raison de l’opposition de la Russie et de la Chine. Mais les plus dures sont celles de l’Union européenne, dont l’embargo total sur l’exportation de pétrole, et des Etats-Unis qui vont jusqu’à fermer leur marché aux firmes étrangères qui n’appliquent pas les sanctions occidentales contre l’Iran. La Suisse, qui juge excessive ces sanctions et en raison de sa traditionnelle neutralité, est l’un des derniers pays à commercer avec l’Iran, en toute légalité en vertu des règles de l’ONU. La firme Vitol, basée en Suisse, aurait selon l’agence de presse Reuters acheté en septembre dernier 2 millions de barils de brut iranien pour une valeur de 175 millions de dollars.
D’où l’intérêt affiché par l’Iran pour la solution suisse. Les hydrocarbures, dont la production a chuté en septembre à son plus bas niveau depuis un quart de siècle, représentent 80% des recettes de l’Iran et la Suisse héberge cinq firmes qui gèrent le tiers du commerce international de pétrole à savoir Vitol, Glencore, Gunvor, Trafigura et Mercuria même si elles affirment toutes officiellement ne plus traiter les transactions de pétrole iranien. La banque Hinduja, basée à Genève, est la principale source de financement du commerce iranien des produits agroalimentaires.
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