Ahmad al-Assir, l’imam qui défie le Hezbollah

Totalement inconnu au début de l’année, l’imam salafiste Ahmad al-Assir s’est révélé au fil des mois par son opposition au Hezbollah. Ralliant à lui la frange libanaise sunnite qui se sent frustrée par la mainmise du Hezbollah sur le pays et le gouvernement, il aspire à faire contrepoids, au risque d’achever de déstabiliser le pays, que les tensions confessionnelles ont déjà beaucoup fragilisé.

Les tensions dans le pays sont à leur comble avec la guerre en Syrie et ont encore été poussées par l’assassinat le 19 octobre dernier dans un attentat du général Wissam el-Hassan. Les craintes d’une radicalisation des esprits et d’une dégradation de la situation suite aux prédications de ce religieux téméraire  sont bien réelles. Le dernier incident en date remonte à deux semaines et porte sur des affiches à la gloire du Hezbollah épinglées sur les murs de Saïda, dans le sud du Liban, fief de l’imam, et ses alentours. Considéré par le prédicateur salafiste comme une provocation du Hezbollah, il avait adressé au parti chiite un ultimatum pour les retirer. L’ultimatum expiré, ses partisans ont déchiré certaines d’entre elles, dont un portrait d’Hassan Nasrallah, provoquant des heurts meurtriers le dimanche 11 novembre dernier entre les partisans du cheikh et des membres du parti chiite qui ont fait trois morts et sept blessés.

Le calme se maintient pour le moment en raison du renforcement du dispositif de sécurité dans Saïda par l’armée libanaise et aussi en raison de l’indifférence que le Hezbollah affiche à l’imam salafiste dont les partisans sont encore peu nombreux. Ahmad al-Assir, qui est allé jusqu’à menacer publiquement le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, n’exclut pas d’armer son mouvement, ce qui donne des sueurs froides aux autorités du pays. Et pour ne pas laisser l’hégémonie de la lutte contre Israël au parti chiite, le prédicateur salafiste a même envisagé la création des « phalanges de résistance antisioniste de Saïda », une initiative dont il a annoncé la suspension la semaine dernière.

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