Afrique du Sud : tensions sociales dans le secteur agricole

Afrique du Sud tensions sociales dans le secteur agricoleAprès les mines, c’est au tour du secteur agricole en Afrique du Sud. Mercredi 9 janvier dans la région du Cap, de violents heurts ont opposé la police à des ouvriers agricoles en grève pour exiger des augmentations de salaire.

Les problèmes ont commencé en novembre dernier. A cette date, certains ouvriers agricoles avaient entamé une grève sauvage, un arrêt de travail non conforme aux dispositions du code du travail sud-africain. Motif : ces ouvriers exigeaient une augmentation de leur rémunération journalière, de 70 à 150 rands (de 7,5 à 16,5 dollars). Depuis, les tensions ne sont jamais totalement retombées. Mercredi, elles ont connu un pic après une trêve d’un mois. Les manifestations les plus violentes ont eu lieu à la périphérie de la localité de De Dooms, réputée, entre autres, pour son raisin de table : 3000 manifestants et grévistes s’étaient massés, poussant la police à tenter de s’interposer, dans le but de bloquer le passage menant au centre-ville. La situation a rapidement dégénéré en affrontements qui ont duré deux heures. Aux pierres des contestataires, les forces de l’ordre répliquaient par des jets de bombes lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc. Au final, 44 manifestants ont été mis aux arrêts tandis qu’un policier a été légèrement atteint par un jet de pierre. Non loin de De Dooms, d’autres échauffourées se sont également déroulées. C’était, notamment, le cas à Wolseley (à 60 km) où le même scénario se reproduisait avec des gendarmes qui s’opposaient à une marche des manifestants sur la ville.

La région du Cap occidental fournit de nombreux produits agricoles destinés à l’exportation, dont des fruits, des légumes et du vin. Une crise sociale nuirait forcément à l’économie sud-africaine, d’autant plus que c’est l’été austral, la haute saison pour les producteurs de fruits et de vin.