Après plusieurs mois de tractations, Chypre a finalement consenti à se faire auditer sur le blanchiment d’argent, condition préalable à une quelconque aide financière de la zone euro.
L’Eurogroupe l’a annoncé hier lundi par la voie d’un communiqué: « le nouveau gouvernement chypriote a accepté de subir une évaluation indépendante sur la lutte contre le blanchiment d’argent au sein des institutions financières ». Sans avoir satisfait à cette condition, Chypre, qui est dans le rouge en matière financière, n’aurait pas pu accéder à un soutien européen. Dans la foulée, la zone euro a appelé les institutions internationales et Nicosie à « accélérer les travaux pour bâtir un plan d’aide et aboutir à un accord politique dans la seconde quinzaine de mars ». C’est donc en toute célérité que les choses semblent se décanter pour Chypre. A ce propos, l’Eurogroupe s’est engagé à se réunir très prochainement autour du dossier chypriote. Mais, aucune date n’a été arrêtée pour cette rencontre.
S’il est sûr à présent que Chypre bénéficiera d’un soutien de la zone euro, les modalités n’ont pas encore été définies pour y arriver. En dehors de l’audit portant sur le blanchiment d’argent, il pourrait être demandé à Nicosie de privatiser certains actifs publics dont, en premier lieu, son opérateur télécoms. Dans le même ordre d’idées, la zone euro ne manquera pas d’exiger la restructuration du secteur bancaire. En effet, les actifs de ce dernier correspondent à 8 fois le PIB de Chypre. A côté de cela, l’Allemagne, qui a largement prôné l’audit des banques chypriotes, les Pays-Bas et la Finlande soutiennent que les déposants des banques chypriotes contribuent au renflouement de l’Etat insulaire.
Pour rappel, Chypre pourrait être soutenu jusqu’à hauteur de 17 milliards d’euros (21,5 milliards de dollars américains). Ce plan de financement comprendra les opérations courantes du gouvernement et le service de la dette. Enfin, celle-ci équivaudra à 145 % du PIB chypriote.
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