Le Conseil des gardiens de la révolution a sorti hier mardi sa liste des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 14 juin prochain en Iran. Cette liste se distingue par l’absence d’Akbar Hachemi Rafsandjani, président de la République de 1989 à 1997, et d’Esfandiar Rahim Mashaie, un proche du président sortant, objets de méfiance des conservateurs fidèles à l’ayatollah Khamenei.
Une centaine de parlementaires conservateurs avaient lancé la semaine dernière une pétition pour interdire les candidatures de Rafsandjani et de Mashaie. Rafsandjani suscite la méfiance des conservateurs depuis ses projets d’ouverture économique et diplomatique du temps de sa présidence, ainsi que par son ralliement aux réformateurs lors du scrutin de 2009. Mashaie, lui est perçu comme un « déviationniste » et est soupçonné de vouloir réduire l’influence des religieux pour favoriser un régime plus nationaliste. Les huit candidats retenus, dont l’ancien négociateur sur le nucléaire Saeed Jalili, sont en majorité des conservateurs fidèles au Guide de la révolution, l’ayatollah Ali Khamenei. Il y a deux modérés et seul Mohammad Khatami, un ancien ministre des Télécommunications qui avait annoncé qu’il se retirerait en faveur de Rafsandjani si celui était retenu, représente les réformateurs.
Les Etats-Unis ont réagi à cette annonce en disant qu’elle ôtait toute légitimité à la présidentielle. Si Rafsandjani a déjà fait savoir qu’il ne contesterait pas sa disqualification, il n’en est pas de même pour Mashaie. Le président sortant Mahmoud Ahmadinejad, qui n’a pas l’intention de briguer un troisième mandat, compte faire appel de cette décision contre son dauphin qu’il estime injuste au Guide suprême iranien. L’ayatollah Khamenei, seul habilité à désavouer le Conseil des gardiens de la révolution, est ainsi le seul à même d’obtenir un réexamen du dossier.
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