L’Allemagne, adepte de l’immigration choisie

immigresL’Allemagne vient de publier une liste précisant les secteurs ayant besoin de main d’œuvre, même non ressortissante de l’Union Européenne (UE). Une première dans ce pays.

D’année en année, l’Allemagne desserre les conditions de séjour pour les travailleurs immigrés. Alors que, l’année dernière, cet Etat ne souhaitait attirer que du personnel très spécialisé, il donne, à présent, de la place à des travailleurs moyennement qualifiés. Ces derniers n’auront qu’à justifier leurs compétences en fournissant un diplôme dans les secteurs repris sur la fameuse liste. Une procédure amplement remaniée : en effet, il y a peu, Berlin signait des accords bilatéraux, notamment avec des agences pour l’emploi, quand il s’agissait de recruter un type particulier de main d’œuvre. Aujourd’hui, les choses sont beaucoup plus simples pour les personnes intéressées.

Bien entendu, il faut poser la question du pourquoi de cette volteface. Actuellement, l’Allemagne est plus que jamais confrontée au vieillissement de sa population : 42 % des Allemands sont quinquagénaires ou plus. La solution de repousser l’âge de la retraite ne suffisant plus, la première économie d’Europe a adopté l’immigration. Le plus étonnant, sa stratégie a rapidement dépassé le cadre plus proche des immigrés d’Europe pour s’ouvrir à l’Afrique et à l’Asie. Une bonne partie des ressortissants de ces deux derniers continents se heurtent toutefois à l’obstacle de la langue.

Par ailleurs, d’aucuns entrevoient autre chose derrière cette nouvelle politique allemande. A titre d’illustration, il n’est pas rare de trouver du personnel soignant allemand prestant en Suisse ou dans les pays scandinaves, des destinations plus lucratives et aux conditions sociales meilleurs. C’est donc ce vide que les immigrés, peu exigeants en termes de rémunération pour la plupart, sont appelés à combler.