L’Allemagne a vendu des produits susceptibles d’entrer dans la fabrication d’armes chimiques à la Syrie. C’est ce que son gouvernement a reconnu mercredi dernier.
Après Londres, c’est Berlin qui est cité dans les suites de l’attaque chimique du 21 août dernier en Syrie. En effet, l’Allemagne a exporté vers la Syrie 111 tonnes de produits chimiques pouvant servir à l’élaboration du gaz sarin. Le fluorure de sodium, hydrogénofluorure d’ammonium et acide fluorhydrique en font partie.
D’usage civil ou militaire, ces composés ne peuvent être exportés qu’après autorisations suivant les dispositions légales européennes. Ayant eu lieu en 2002 – 2003 et 2005 – 2006 respectivement sous les chancelleries de Gerhard Schroëder et d’Angela Merkel, ces transactions ont rapporté 174 000 euros (232 000 dollars) selon le ministère allemand de l’Economie.
Une précision : ces produits chimiques étaient exclusivement destinés à l’usage civil, « considéré comme étant plausible », a indiqué le ministère de tutelle. Et de rajouter : « le gouvernement allemand ne dispose d’aucune information suggérant que les produits livrés ont été, par la suite, utilisés pour des usages autres que les usages civils initialement déclarés ». Une position que Mme Merkel a soutenue hier au micro de l’ARD : « selon toutes conclusions qui sont à ma disposition, ils (les produits chimiques) ont été utilisés à des fins civiles ». Pour se montrer encore plus rassurante, la dirigeante allemande a expliqué que ce type d’exportations a été arrêté depuis mai 2011, soit quelques temps après le soulèvement syrien.
Comme il fallait s’y attendre, l’opposition allemande ne partage pas du tout l’avis du gouvernement : « Nous ne pouvons pas être certains que l’Allemagne n’est pas non plus coupable de l’attaque meurtrière au gaz sarin commis à Damas le 21 août », a lancé Jan Van Aken, de la formation politique de gauche Die Linke.
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