Egypte : Divergences entre gouvernement et producteurs d’engrais

0000000000000000000000000000000000000000Le gouvernement égyptien vient d’instaurer une nouvelle taxe à l’exportation d’engrais, ce qui a entraîné les protestations des usines privées.

Désormais, les exportateurs d’engrais en provenance d’Egypte devront s’acquitter d’une taxe de 58 dollars par tonne de ce produit. C’est l’une des décisions du dernier Conseil des ministres, laquelle a été très mal accueillie par les usines d’engrais. Celles-ci se sont empressées de déposer une plainte au ministère du Commerce et de l’industrie en guise de contestation.

En fait, cette corporation se sent quelque peu trahie par le gouvernement. D’après certaines sources, les producteurs privés de fertilisants étaient déjà parvenus à une entente avec le ministère de l’Agriculture visant à couvrir les besoins locaux. Mais, les détracteurs de ces usines les accusent de rechercher plus de profits en optant pour l’exportation. Pourtant, ils bénéficient d’une subvention publique à l’énergie. Et, en contrepartie, l’Etat égyptien plafonne le prix de la tonne d’engrais à 203 dollars et exige de vendre  ce produit sur le marché local.

Quelle que soit la pertinence de ces arguments, Alexandrie, Mobco, Hélouan et la Société Egyptienne, qui constituent les 4 usines touchées par la nouvelle mesure, sont déterminées à s’y opposer. Pour se justifier, elles ont évoqué principalement leurs obligations contractuelles à l’export. En plus, le patron d’Hélouan a déploré l’insuffisance de gaz naturel, qui entraîne une baisse drastique de la productivité des usines. Ces sociétés se disent dans l’incapacité de couvrir les besoins locaux vu que le gouvernement avait diminué de 20 à 30 % la part de gaz réservée aux usines d’engrais. Mais, selon le ministre égyptien du Commerce et de l’industrie, elles jouiront de quotas complets dès le début de l’hiver. Ce qui devrait permettre à ces usines, suivant les prévisions du ministre, de produire 600.000 tonnes de fertilisants par mois, selon leurs propres engagements.

Dans ce cas, la nouvelle taxe ne s’appliquera qu’aux sociétés qui ne respecteront pas cet accord.