Immigration : L’Europe se recroqueville

L’Union Européenne, dont les dirigeants se sont retrouvés le vendredi 26 Juin dernier à Bruxelles pour un sommet, a décidé de corser les contrôles au niveau de ses frontières. Désormais, les pays membres pourront aller même jusqu’à rétablir des frontières nationales au sein de l’espace Schengen. Une réponse aussi surprenante que controversée à la montée de l’immigration clandestine en Europe, mise en évidence, notamment, par les arrivées incessantes de migrants sur l’île italienne de Lampedusa.

Evidemment, l’adoption d’une telle mesure semble mettre à mal la libre circulation dont chaque individu légalement identifié devrait jouir au sein de l’Union Européenne. A ce sujet, le président français, Nicolas Sarkozy,   et entre autres, instigateur de cette réforme en matière d’immigration, estime que « cela ne remet pas en cause la liberté de circulation », mais, plutôt, « permet de contrôler cette liberté de circulation ». Malgré cette tentative de justification du bien-fondé de la législation en gestation, celle-ci n’en demeure pas moins controversée et traduit indubitablement un manque de confiance de certains membres dont la France envers d’autres comme l’Italie, la Grèce, la Bulgarie ou la Roumanie, lesquels sont en proie à des difficultés en matière de gestion de flux migratoire.

Malgré cette brisure, l’Europe s’est voulue unie dans sa déclaration commune à l’issue du sommet. Le document met l’accent sur le « caractère exceptionnel » de la mesure. Celle-ci ne pourra d’ailleurs être prise que dans le cas d’une « situation véritablement critique ».  En plus, sa durée sera définie au préalable et son bien-fondé fera l’objet d’une évaluation commune. Là encore, les débats risquent d’être houleux, le président Sarkozy ayant déclaré à ce propos, « l’analyse reste communautaire, mais la décision est nationale de rétablir le contrôle aux frontières ».