L’ambassadeur iranien à Moscou Mehdi Sanaei a annoncé dans un entretien accordé lundi au journal Kommersant, des négociations entre son pays et la Russie pour la construction d’un nouveau réacteur nucléaire en échange de pétrole dans le cadre d’un vaste accord commercial.
A quelques jours de l’ouverture de nouvelles négociations sur le nucléaire iranien, cette déclaration confirme des rumeurs qui ont couru depuis plusieurs mois sur un possible accord « pétrole contre marchandises » entre la Russie et l’Iran. D’après l’ambassadeur, la quantité de pétrole que l’Iran compte échanger à la Russie pourrait s’élever à plusieurs centaines de milliers de barils par jour. L’Iran attend en retour la construction par des compagnies russes d’un deuxième réacteur dans la centrale de Bouchehr. Cette centrale, construite par la Russie et entrée en service en 2011, est actuellement la seule installation nucléaire civile de l’Iran.
Si les négociations évoquées par l’ambassadeur iranien aboutissaient, l’accord pourrait également donner accès aux entreprises russes aux gisements gaziers iraniens ainsi qu’à l’importation par l’Iran d’automobiles, de céréales ou de matériel ferroviaire russes. Pour la Russie, qui est déjà un pays exportateur de pétrole, cet accord devrait lui permettre d’augmenter considérablement ses livraisons vers la Chine.
Prudentes, les autorités russes n’ont pas officiellement confirmé l’existence de discussions avec l’Iran mais ont tenu à indiquer qu’un accord ne violerait aucunement les seules sanctions contre la République islamique qu’elles reconnaissent, et imposées par l’ONU. L’attrait commercial que commence à exercer l’Iran, qui a accueilli au début de ce mois une délégation de 116 représentants d’entreprises françaises menées par le Medef International, inquiète beaucoup les Etats-Unis. Le président américain Barack Obama a déjà proféré des mises en garde contre les entreprises étrangères qui se laissaient tenter par l’Iran.
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