Cette semaine, une crise diplomatique sans précédent a éclaté au grand jour entre les membres du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) avec le retrait du Qatar des ambassadeurs de l’Arabie saoudite, de Bahreïn et des Emirats qui l’accusent d’ingérence dans les affaires de ses voisins.
Cette décision qui a fait grand bruit cette semaine n’est pourtant une surprise en soi pour les analystes. Depuis une vingtaine d’années, le régime qatari s’est distingué par des prises de position radicalement différentes, quand elles n’étaient pas carrément hostiles, à celles de ses voisins, particulièrement le puissant royaume saoudien, de qui sont très proches les Emirats arabes unis et le Bahreïn. L’un des exemples les plus frappants est le soutien de Doha aux Frères musulmans dans la région que désapprouve Riyad. Le Qatar et l’Arabie saoudite se disputent également le leadership de la rébellion armée en Syrie.
Un différend de cette ampleur est inédit entre les membres du CCG et pourrait avoir des conséquences graves pour l’ensemble de la région. Deux des pays membres de l’organisation, le Qatar et Bahreïn, accueillent des bases américaines importantes. De plus, si la crise se poursuit, elle pourrait sérieusement nuire aux investissements dans ces pays dont les économies marquent déjà le pas. Des projets dans les infrastructures comme la construction d’un chemin de fer réunissant ces Etats ainsi que la création d’une véritable zone de libre-échange et de joint-ventures entre les différents pays sont en cours de discussion.
Le CCG, organisation à vocation essentiellement militaire, a été créé en 1981 et réunit l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats Unis, le Qatar, le Koweït et le sultanat d’Oman. En plus d’être alliés militaires, ces pays sont également des partenaires économiques.
Devant le rappel des ambassadeurs saoudien, émirati et bahreïni, le Qatar s’est contenté d’exprimer ses regrets, tout en soutenant qu’il ne rappellerait pas ses ambassadeurs dans ces trois pays.
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