Le groupe des « 5 + 1 », les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne, ont repris mardi le chemin des négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire controversé en espérant que le différend entre les Occidentaux et la Russie sur la crise ukrainienne ne portera pas atteinte aux efforts réalisés jusque-là.
L’objectif de ces négociations vise à transformer l’accord temporaire arraché en novembre dernier, en solution durable de manière à mettre un terme à une décennie de confrontation parfois très dangereuse entre l’Iran et les grandes puissances.
Les négociateurs espèrent parvenir à ce résultat d’ici le 20 juillet prochain. L’accord de novembre dernier avait suscité une vague d’espoir inédit rapidement douché par des différends sur des questions essentielles. Il s’agit de la dimension du programme iranien d’enrichissement d’uranium et le réacteur à eau lourde d’Arak qui pourrait, une fois entièrement construit, servir à fabriquer une bombe nucléaire.
A ces conditions extrêmement délicates pour les négociateurs, s’ajoutent ce qui est sans conteste la plus grave crise diplomatique entre la Russie d’un côté et les Etats-Unis et l’Europe de l’autre depuis la fin de la Guerre froide. Les Occidentaux ont réagi au référendum dimanche en Crimée sur le rattachement de cette province séparatiste ukrainienne à la Russie, dont le résultat a été un écrasant oui, en adoptant lundi un train de sanctions contre des personnalités ukrainiennes et russes.
Les occidentaux soutiennent que cette opposition sur la crise ukrainienne n’empêchera pas le groupe des « 5 + 1 » de continuer à présenter un front uni dans les négociations sur le programme nucléaire iranien. Mais pour certains observateurs, le risque est bien réel. Alors que Moscou est depuis le mois de février en discussion avec Téhéran sur des projets de construction de nouvelles centrales nucléaires civiles contre du pétrole, ces sanctions pourraient pousser la Russie à concéder moins de sacrifices au nom de l’unité.
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