Les plus grandes élections législatives jamais organisées dans le monde ont démarré lundi en Inde. L’insaisissable groupe des classes moyennes, les « ni riches ni pauvres », devrait jouer un rôle déterminant dans ce scrutin qui doit aboutir à la désignation d’un nouveau Premier ministre dans le pays.
Selon une étude du think tank Center for Democracy and Social Action basé à New Delhi, les Indiens pauvres et non-éduqués votent plus massivement que les classes moyennes instruites, contrairement à ce qui prévaut dans la plupart des pays en matière de participation politique. Le nombre de ces « ni riches ni pauvres » varie entre 50 et 200 millions de personnes. Cette grande fourchette s’explique par les difficultés qu’ont les démographes, les politologues et les sociologues à s’entendre sur les critères, prospérité, niveau d’études, maîtrise de l’anglais ou encore type d’emploi, pour définir ce groupe. Ces éléments rendent leur vote difficile à prévoir.
Leur poids sur le dénouement de ce scrutin où environ 800 millions d’Indiens sont appelés aux urnes est indéniable et les différents candidats semblent l’avoir parfaitement intégré. Narendra Modi, candidat de la droite hindoue du BJP, a promis de relancer l’économie pour aider à l’enrichissement et à la progression dans l’échelle sociale des « ni riches ni pauvres ». Arvind Kejriwal de l’AAP, a pour sa part cherché à séduire en s’attaquant à la corruption à laquelle est confrontée quotidiennement la quasi-totalité des Indiens.
La conquête de cette classe moyenne passe également par une évolution des modes de communication politique des candidats qui utilisent de plus en plus les réseaux depuis l’explosion du nombre d’internautes en Inde au début des années 2000.
