Les homosexuels de la Turquie doivent-ils craindre la montée d’une discrimination officielle à leur égard ou, plutôt, c’est le vent de la liberté, de l’égalité et de la protection des droits des minorités qui se lève sur le pays ?
Le gouvernement turc a annoncé, dans un projet de loi, son intention de créer des prisons spécifiques pour les personnes gays. Dans un courrier publié sur le site internet du Parlement turc, le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, auteur de ce projet de loi, a précisé que les condamnés ouvertement homosexuels seront séparés des autres détenus. Ils ne seront plus désormais mis ensemble, ni dans les secteurs communs, ni lors des activités sociales, notant que le but de cette disposition vise à protéger les détenus gays qui ne voient pas cette mesure d’un bon œil.
Les associations de défense des droits des homosexuels s’insurgent contre une pénalisation déguisée de l’homosexualité. En Turquie, l’homosexualité n’est pas incriminée, contrairement à un grand nombre de pays musulmans. Mais force est de constater que c’est une pratique largement réprouvée par la population et même parfois dans les discours politiques.
En 2010, la ministre de la Famille et de la Femme, Aliye Selma Kavaf, avait suscité un tollé de protestations en qualifiant l’homosexualité de « maladie qui nécessite un traitement ».
En Turquie, les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenre sont déjà tenues dans l’isolement dans les établissements pénitentiaires. Selon le ministère de la Justice, elles seraient en tout au nombre de 79, mais ce chiffre ne reflète pas forcément la réalité. Le porte-parole du groupe de revendication Kaos GL, Murat Koylu a qualifié les nouvelles mesures envisagées par le gouvernement de ségrégationnistes, dignes d’une autre époque.
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