En nommant un ministre chiite au sein de son gouvernement, le roi Abdallah d’Arabie Saoudite vient d’exprimer un geste politique au-delà de son caractère historique.
Un ministre chiite dans l’équipe exécutive habituellement sunnite d’Arabie Saoudite, cela ne peut qu’être remarqué. Plus précisément, le chiite Mohammad bin Faisal Abusaq, originaire de la région de Najran, vient d’être nommé au poste de ministre d’Etat aux Affaires du Majlis al-Choura ou Conseil consultatif. Un évènement à marquer d’une pierre blanche. Ce geste s’adresse certainement aux deux millions de chiites que compte l’Arabie Saoudite et sont généralement en marge de tout débat politique ou processus décisionnel initié par les hautes instances du Royaume. A cause de cela, des tensions sociales entre sunnites et chiites, ont éclaté dans le pays ces dernières années. Mais, aujourd’hui, il est permis de croire que ces difficultés font définitivement partie du passé et que les chiites peuvent désormais accéder à de hautes responsabilités au même titre que les sunnites.
La portée de cette nomination dépasse les frontières de l’Arabie Saoudite. Il s’agit d’un message probablement lancé au Premier ministre irakien, le chiite Nouri al-Maliki. Au travers de la désignation du nouveau ministre, Riyad montre que la cohabitation est possible entre sunnites et chiites au sein d’un même gouvernement. Ce qui ne semble pas faire partie des intimes convictions du chef du gouvernement irakien. L’avenir dira si M. Maliki marchera sur les traces du souverain saoudien en constituant un gouvernement d’union nationale. En tout cas, cet acte posé par l’Arabie Saoudite est indéniablement exemplaire de par le poids politique de cet Etat dans la région.
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