Le porte-parole du Congrès mondial ouïghour, une organisation dont le siège est en Allemagne, a annoncé mercredi estimer à une centaine de morts et de blessés le bilan des affrontements de lundi dans le district de Shache dans le Xinjiang, région musulmane du nord-ouest de la Chine, entre la police et des assaillants armés de couteaux.
L’agence officielle Chine Nouvelle parle d’une « attaque terroriste préméditée ». Selon les informations recueillies par le quotidien officiel Global Times, tout aurait débuté lundi par des contrôles de sécurité, renforcés en raison d’une foire commerciale, ayant mal tourné. Vers 5 heures du matin, la police aurait identifié dans la foule des individus porteurs de produits explosifs. Une altercation s’en serait suivie et des assaillants ont réussi à échapper aux forces de l’ordre après avoir incité dans la matinée, d’autres « voyous » à venir attaquer les bâtiments gouvernementaux et le poste de police. Le quotidien affirme que les victimes étaient aussi bien Ouïghours que Hans, l’ethnie majoritaire dans le pays.
Le Xinjiang est majoritairement peuplé de Ouïghours, des musulmans turcophones en partie hostiles à la tutelle de Pékin. Les autorités chinoises attribuent à une frange radicalisée de cette population la responsabilité des sanglants attentats commis ces derniers mois dans et en dehors de la région .Lundi, le Congrès mondial ouïghour a immédiatement réagi à ces affrontements pour dénoncer l’ usage excessif de la force armée par Pékin en réclamant une enquête indépendante.
Depuis les affrontements interethniques meurtriers de 2009, les troubles dans cette région sont constants. De nombreux Ouïghours se disent victimes de discriminations et exclus des bénéfices des investissements chinois au Xinjiang. Récemment, les autorités chinoises ont fortement restreint les possibilités d’observer le jeûne du Ramadan aux musulmans du Xinjiang, allant jusqu’à l’interdire aux fonctionnaires, enseignants et étudiants.
Poster un Commentaire