Nonobstant leurs différends politiques, les gouvernements central d’Irak et autonome du Kurdistan irakien vont collaborer afin de stopper l’avancée de l’Etat Islamique (EI) au nord du pays. Bagdad compte fournir au Kurdistan une aide militaire aérienne, comme annoncé lundi par le Premier ministre Nouri al-Maliki.
C’est un retournement de situation notable. En effet, l’Exécutif irakien rejetait fermement la possibilité d’appuyer les combattants kurdes irakiens, les soupçonnant de chercher à profiter de l’avancée des insurgés de l’EI afin d’étendre l’influence de leur gouvernement. Mais, la perte du contrôle de la ville de Sinjar au profit des rebelles et, surtout, l’éventualité que l’EI s’empare également du principal barrage irakien situé à Mossoul ont suffi à convaincre le gouvernement irakien de s’engager à apporter une aide militaire aux combattants kurdes. Ceux-ci seront également soutenus par le parti de l’Union Démocratique (PYD), la formation politique kurde de Syrie, qui entend envoyer des combattants en Irak. Leurs homologues kurdes bénéficieront ainsi de leur expérience étant donné que ces éléments affrontent, depuis déjà quelques mois, les rebelles de l’EI en Syrie non loin de la frontière avec l’Irak.
En l’espace de quelques jours, les peshmergas ( les combattants kurdes), ont essuyé des revers devant les djihadistes de l’EI. Cette double aide militaire est donc porteuse de beaucoup d’espoir. Mais, bon nombre d’observateurs ne se risquent pas à affirmer que ce soutien sera suffisant. En tout cas, les combattants kurdes s’étaient déjà empressés de lancer une contre-offensive pour tenter de récupérer les parties du territoire qui leur ont échappé. Actuellement, l’EI règne en maître dans le secteur de Mossoul, ce qui facilite les mouvements de ses membres aux alentours de la frontière syrienne.
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