Tout en multipliant les dénégations après la révélation en début de semaine par un site américain de la défection en Syrie d’un de ses agents du service de renseignement extérieur, Paris suggère que cette affaire n’a pour but que d’augmenter la pression sur les autorités françaises et détourner l’attention de la communauté internationale.
Citant plusieurs sources européennes, le groupe Mc Clatchy a publié lundi une enquête révélant qu’un agent français de haut calibre, spécialiste dans le maniement des explosifs, avait rejoint les rangs d’Al-Qaïda en Syrie. L’importance de cette défection serait telle que l’agent en question aurait été la cible, en vain, des premiers bombardements menés par les Américains en Syrie.
Or, selon plusieurs spécialistes du renseignement français, la paranoïa d’Al-Qaïda ainsi que la difficulté des services de renseignements à recruter des agents d’origine nord-africaine ou moyen-orientale rendent pratiquement impossible l’infiltration de la nébuleuse terroriste. Et la capture de deux agents en Somalie par les Shebabs en 2009 a marqué durablement les esprits au sein de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) française et incité l’agence à la plus grande prudence. Des sources concordantes pensent plutôt que le Français évoqué dans l’enquête de Mc Clatchy serait un djihadiste « retourné », mais ne serait ni un ancien des services secrets, ni même un ancien militaire, tout juste un homme qui se serait entraîné avec d’anciens membres de l’armée française.
Par contre, pour beaucoup de responsables à Paris, la publicité qui entoure cette affaire n’a pour but que de se venger des critiques françaises sur le manque de cohérence, voire les erreurs de la politique américaine en Irak et en Syrie. La coalition internationale y arme des Kurdes contre Daesh alors que ces mêmes Kurdes sont en conflit avec un allié de taille dans la région qui n’est autre que la Turquie.
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