Des centaines de policiers algériens protestent devant le palais présidentiel

Des centaines de policiers algériens ont observé mercredi matin à Alger, un sit-in devant le palais Al Mouradia, siège de la présidence de la République, après avoir campé toute la nuit devant le siège du gouvernement.

algerie_policiersLe sit-in inédit à Alger, est organisé en solidarité avec les policiers de la ville de Ghardaïa qui revendiquent l’amélioration de leurs conditions socio-professionnelles. A Alger, les policiers frondeurs scandaient des slogans exigeant le départ du directeur général de la sûreté nationale, le général Abdelghani Hamel.

Selon un document remis à la presse, les agents en bleu revendiquent une revalorisation de leurs rémunérations, le droit au logement social et la constitution d’un syndicat autonome.
Pour éviter une généralisation du mouvement protestataire au reste du corps de la police, le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaiz, s’était rendu, mardi à Ghardaïa, pour rassurer les policiers frondeurs que leurs revendications matérielles et professionnelles seront prises en considération.

Les agents déployés à Ghardaia pour assure l’ordre public, se plaignent des « agressions » dont ils sont victimes et des conditions hostiles dans lesquelles ils accomplissent leur travail, dans une région embrasée par des affrontements intercommunautaires depuis plusieurs mois.

Par ailleurs, des milliers d’habitants ont organisé, mardi, une marche dans la localité de Berriane, à 45 km au nord de Ghardaïa, pour demander la vérité sur la mort de deux jeunes de cette commune lors des récents affrontements, exigeant la traduction des responsables devant la justice.

Le même jour, dans le chef-lieu de la wilaya, les affrontements entre policiers et protestataires qui ont débuté samedi dernier, ont fait une troisième victime, décédée suite à l’inhalation de gaz lacrymogène.

Après une courte accalmie l’été dernier, la wilaya de Ghardaïa est à nouveau, le théâtre de violences récurrentes entre la communauté mozabite berbérophone, de rite ibadite, et celle des Chaâmbas arabophones malékites.

Ces affrontements ont fait depuis le début de cette année, pas moins de vingt morts et des dizaines de blessés parmi les civils et les militaires, ainsi qu’un nombre incalculable de biens publics et privés détruits, incendiés ou endommagés.

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