Un tribunal pakistanais a libéré jeudi sous caution Zaki ur-Rehman Lakhvi, 55 ans environ, considéré par l’Inde comme le cerveau des attaques islamistes de novembre 2008 à Bombay qui avaient fait 166 morts et 300 blessés. New Delhi a immédiatement réagi en exhortant le gouvernement pakistanais à faire appel au plus tôt de cette décision.
La demande de libération sous caution a été déposée par les avocats de Zaki ur-Rehman Lakhvi auprès de tribunal anti-terroriste d’Islamabad depuis le 10 décembre. La décision du tribunal de lui donner une suite favorable fait craindre le pire pour les relations entre les deux pays. New Delhi affirme disposer de preuves qui font de Zaki ur-Rehman Lakhvi l’instigateur du raid mené en novembre 2008 par dix hommes lourdement armés contre des hôtels de luxe, un café bondé, une gare et un centre juif qui avait notamment provoqué la mort de plusieurs touristes étrangers. S’en était suivi un siège sanglant de 60 heures dans la capitale économique indienne. Le seul survivant de ce commando, le pakistanais Mohamed Ajmal Kasab, a été pendu par l’Inde en 2012. Sept suspects ont été inculpés au Pakistan pour avoir planifié ou financé ces attaques mais leur procès est toujours en attente.
Ajoutée à la lenteur de la procédure judiciaire dans cette affaire qui exaspère l’Inde, la décision de la justice pakistanaise de libérer Zaki ur-Rehman Lakhvi est potentiellement lourde de conséquences. Les autorités indiennes ont toujours dénoncé des complicités entre le Le T(Lashkar-e-Taiba), le groupe islamiste armé qu’elles rendent responsable de ces attaques, avec certaines officines de l’Etat pakistanais.
Les attaques de Bombay avaient tendu les relations entre l’Inde et le Pakistan, qui se sont opposés lors de trois guerres depuis leur indépendance simultanée en 1947, et interrompu le processus de paix entamé en 2004, notamment sur le Cachemire.
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