Human Watch Right dénonce l’enfer des détentions en Ouganda

« Même les moribonds doivent travailler : la santé, le travail forcé et les exactions dans les prisons ougandaises », tel s’intitule un rapport de Human Right Watch (HRW) publié la semaine dernière. Un document qui sensibilise le monde sur les conditions de vie infrahumaines des détenus ougandais en appelant simultanément le gouvernement au changement.

A lire ce rapport portant sur 16 maisons d’arrêt, on pourrait conclure que prisons ougandaises rime avec surpopulation carcérale. Dans ce pays d’Afrique de l’Est, 50 000 personnes sont mises aux arrêts chaque année. De ce fait, les autorités pénitentiaires sont débordées. Pour en avoir une idée, HRW mentionne que la prison de Lira, la troisième ville ougandaise située au centre-nord, est remplie à 420 % de sa capacité. Par ailleurs, plus de la moitié des prisonniers ougandais (56 %) sont en détentions provisoires. Celles-ci, qui peuvent s’étendre sur plusieurs années à cause de la mauvaise organisation de l’appareil judiciaire, se font sans que les personnes incarcérées aient été reconnues coupables au préalable, ce qui constitue une flagrante violation des Droits de l’Homme.

 

Autre triste caractéristique des centres pénitenciers ougandais, les violences physiques. Il est courant qu’un prisonnier soit tabassé par les gardiens ou par d’autres détenus qui y sont contraints au nom de la discipline. Tout cela, dans un contexte où la nourriture est très intermittente. Des fois, le manger est même échanger contre des relations sexuelles. L’eau potable n’est pas disponible, d’où certains détenus font le commerce de l’eau bouillie. Comme si ça ne suffisait pas, les soins médicaux sont quasi-inexistants. Conséquence : les maladies se propagent rapidement; concernant la prévalence du VIH et de la tuberculose dans les prisons ougandaises, elle correspond au double de sa valeur dans la population.

HRW dénonce également les travaux forcés auxquels sont soumis les détenus dans des fermes privées pour le compte des fonctionnaires des administrations pénitentiaires. L’organisation internationale réclame l’arrêt immédiat de toutes ces pratiques, l’amélioration des conditions de vie des prisonniers et des mesures pour mettre fin aux longues détentions provisoires.