Au terme d’une entrevue à Vienne avec le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz, le médiateur des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistura a fait une déclaration choc en affirmant qu’il considérait que le président Bachar al-Assad « faisait partie de la solution » en Syrie, ce qui signifie une poursuite des discussions avec lui.
Cette déclaration pourrait marquer un tournant de taille dans les négociations pour trouver une issue diplomatique au conflit qui déchire le pays depuis près de quatre ans maintenant. C’est la première fois qu’un envoyé spécial pour la Syrie évoque de manière explicite le président Assad que les rebelles cherchent à renverser comme faisant partie de la solution au conflit. Le sort du président Assad a été jusqu’à présent l’une des principales raisons au blocage des négociations. Damas ne veut pas entendre parler d’une transition politique dans le pays qui ne serait pas conduite par Bachar al-Assad alors que l’opposition souhaite son éviction immédiate. Mais après presque quatre ans de conflits, deux envoyés spéciaux qui ont démissionné sans avoir pu obtenir de résultat, 220 000 morts, un million de blessés, 4 millions d’exilés et aucune perspective de victoire militaire à l’horizon, Staffan de Mistura estime qu’il serait temps de changer de stratégie. Après une visite de 48 heures à Damas, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie doit présenter le 17 février prochain au Conseil de sécurité un rapport pour stopper la guerre.
Le seul acteur au conflit qui peut estimer avoir profité de la situation n’est autre que le mouvement djihadiste de l’Etat islamique dont l’objectif n’est pas de renverser le président syrien mais de créer un état islamique à cheval entre la Syrie et l’Irak. L’organisation extrémiste a auto-proclamé un califat l’année dernière comprenant de larges pans de territoire sur lesquels il fait régner la terreur.
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