Les résultats quasiment définitifs des législatives israéliennes publiés jeudi font de la liste des partis arabes la troisième force à la Knesset, le Parlement israélien, avec 13 sièges. Reste maintenant à Ayman Odeh,le grand artisan de cette réussite historique, à décider comment faire fructifier ce capital politique, un défi que les qualités de l’homme présagent surmontable.
A 40 ans, Ayman Odeh, un fils de maçon devenu avocat, a réussi l’exploit de coaliser des juifs et des arabes, des communistes, des islamistes et des nationalistes arabes. A présent que la première manche est gagnée avec les très bons résultats des élections législatives, le défi consiste à présent de maintenir la cohésion de cette alliance inédite, et surtout de s’en servir pour répondre aux espoirs suscités par sa formation chez les Arabes israéliens. Ces derniers, qui sont les descendants des Palestiniens restés sur leur terre à la création d’Israël en 1948, représentent 20% de la population du pays. Jusqu’alors leurs élus étaient plus connus pour leurs coups d’éclat que pour leurs succès électoraux.
Porté aux nues par les Arabes israéliens, mais également par les médias du pays, Ayman Odeh se présente en homme de dialogue qui milite pour que juifs et Arabes travaillent ensemble pour l’égalité. Sa campagne menée dans le pays, il y a quelques années, pour convaincre les Arabes israéliens de refuser le service militaire avait été saluée par le quotidien Haaretz comme « la campagne arabe la mieux organisée jamais menée en Israël ». Issu de Haïfa, la grande ville mixte d’Israël, Ayman Odeh y a acquis la conviction qu’il était impossible pour les Arabes israéliens de l’emporter « contre le fascisme et le racisme » sans les citoyens juifs d’Israël.
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