Aujourd’hui vendredi se tient à Bangkok un sommet portant sur l’immigration des Boat people. Ceux-ci, d’origine birmane ou bangladaise pour la plupart, décident de quitter leurs pays, des fois au péril de leurs vies, à cause de la pauvreté et des persécutions.
C’est dans l’urgence que ce sommet a été convoqué. En effet, nombre de Boat people ont été secourus en mer au cours de ces dernières semaines. Il n’a pas été facile d’obtenir l’accord de la quinzaine de pays participants à cette rencontre. Ce, plus particulièrement à propos de la junte au pouvoir en Birmanie, qui a promis de se soustraire de ces discussions au cas où il était fait allusion au statut des Rohingyas. A noter que la Thaïlande, pays hôte de ce sommet, ainsi que la Malaisie et l’Indonésie sont les Etats les plus touchés par cette vague migratoire.
D’après le New York Times, environ 25 000 migrants ont entrepris cette traversée maritime au cours des trois premiers mois de l’année. Raison pour laquelle il est, entre autres, question de la lutte contre les passeurs au sommet de Bangkok. Pendant plusieurs années, les autorités ont été indifférentes ou même de connivence avec ces trafiquants d’êtres humains, les départs massifs étant organisés par une vaste mafia s’étendant des pays de départ (Birmanie, Bengladesh) à ceux de destination et de transit. Une situation résumée par Kothom Arya, enseignant à l’université Mahidol de Bangkok : « il ne s’agit pas seulement d’un problème de migrants, il y a aussi un problème de trafic humain », affirme-t-il. Et de poursuivre : « les bateaux arrivent souvent dans les eaux territoriales thaïlandaises. Il faut arraisonner ces bateaux, il faut confisquer les bateaux, il faut persécuter les trafiquants. Des Thaï participent à ce trafic, certains sont puissants politiquement et bureaucratiquement et le contrôlent même ».
Par ailleurs, cette migration est également favorisée par la pêche. Ces clandestins servent de main d’œuvre bon marché pour certains patrons du secteur : « on manque de gens pour travailler à bord des chalutiers, et ces personnes sont perçues comme une main d’œuvre docile et bon marché, c’est donc facile de les faire travailler sur les bateaux », conclut M. Arya. Pour information, les Rohingyas constituent une ethnie musulmane de l’état d’Arakan situé dans l’ouest du territoire birman. Les autorités de ce pays sont opposés à leur octroyer la citoyenneté. Pire, 140 000 Rohingyas vivent dans des camps depuis des violences interethniques survenues en 2012. D’où, des centaines de milliers de membres de cette ethnie optent pour la migration.
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