
Le référendum constitutionnel organisé le 21 septembre en Guinée est présenté comme une étape majeure du processus de transition. La CEDEAO et l’Union africaine, qui avaient déployé une mission conjointe d’observation, ont validé la régularité du scrutin, tout en appelant la communauté internationale à poursuivre son appui.
Avec près de 90 % de « Oui » et un taux de participation de plus de 86 %, la nouvelle Constitution a été adoptée massivement. Ce résultat, provisoire en attendant l’aval de la Cour suprême, conforte les autorités de transition qui cherchent à asseoir leur légitimité. Mais derrière l’enthousiasme affiché, plusieurs défis demeurent.
Le premier concerne la crédibilité de la transition. Les observateurs internationaux soulignent le bon déroulement technique du scrutin, mais la société civile et certains partenaires étrangers rappellent que la confiance se construira sur la transparence des prochaines étapes : promulgation de la Constitution, mise en place des institutions prévues et préparation d’élections inclusives.
Le second défi est politique et sécuritaire. Dans un pays marqué par des décennies d’instabilité, l’adoption d’un nouveau texte fondamental ne suffira pas à garantir la stabilité sans un véritable dialogue avec toutes les forces sociales et politiques. La CEDEAO et l’UA insistent d’ailleurs sur la nécessité de maintenir la paix et d’éviter tout retour aux tensions passées.
Enfin, l’enjeu est géopolitique. La Guinée reste sous surveillance régionale : son retour à l’ordre constitutionnel est perçu comme un test pour l’Afrique de l’Ouest, où plusieurs transitions militaires inquiètent. La réussite ou l’échec du processus guinéen aura donc une portée qui dépasse ses frontières.
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